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Today - partie 1
Matin 7h- réveil
Une forme sinueuse se dessinait sous le drap bleu. Les rideaux furent ouverts laissant passer la lumière du soleil. La masse originellement amorphe bougea et la sinuosité laissa la place progressivement à une boule. Un bras sortit doucement de la si douce douceur du drap bleu. Le deuxième sortit, puis une tête, qui se remit à la première lumière trop vive sous son cocon. Le corps et l'esprit n'étaient pas encore prêts à se réveiller. Il faisait si bon dans cette chaleur claire, le matelas moelleux entretenait cette sensation de plumes qui soutiennent et réchauffent, les gardiennes d'une nuit apaisante, d'un retour au moment originelle de chaque être vivant : le ventre de la maman. Cette sensation d'être protégé et de n'être ni agressé par la vie, les autres, les problèmes, le stress, ni être prisonnier de décisions, de responsabilités et de modèles de vie.
Le matelas s'affaissa soudain sur un coin du lit, ce qui semblait être une forme pure, se changea alors en un homme étendu en long, qui sortait de son hibernation nuiteuse, en s'étirant comme un félin. Un bras de sortie, le deuxième, la tête fit sa réapparition, puis les épaules. Mais pas au delà, il faisait encore trop froid. Un œil après l'autre ils s'ouvrirent avec difficulté. Les cheveux au carré si parfaitement coiffé et lisse à son habitude ne ressemblait qu'à une touffe de paille, totalement ébouriffée mais soyeuse.
La première chose que vit cet homme, c'est le sourire d'un autre, le protégeant de la lumière encore trop forte du rayon lumineux, tenant un plateau. Les yeux de l'endormi, passèrent machinalement du visage au plateau, puis aux baguettes, et au riz que lui apportait son ami. Les yeux revinrent sur le visage toujours souriant, ils se concentrèrent sur les yeux, d'une extrême douceur, rieur, amoureux, plein de joie et d'envie de vivre.
Leur rencontre intensifia l'atmosphère déjà empreinte d'harmonie. Il est amusant de voir comment la venue ou le réveil d'une seule personne peuvent changer le cours de la vie, de la journée, de la minute, de la seconde, comment il est plaisant de se dire qu'on est plus seul mais deux, que cette personne enrichie et éclaircit le chemin de notre vie.
Les objets habituellement inanimés semblaient prendre vie grâce à l'autre. Ils ressentaient tous les deux la même sensation. Ils avaient en face l'un de l'autre un miroir dans lequel il ne se reflétait pas, mais dans lequel ils étaient, absorbés l'un par l'autre dans la profondeur du champ. On dit souvent que les yeux peuvent être le reflet des émotions dans ce cas précis c'était leur âme qui était le reflet de celle de l'autre.
L'autre homme posa délicatement le plateau sur le lit et se pencha pour donner un baiser à son compagnon, qui se laissa tomber dans son cou pour combler la chaleur qui lui manquait.
Ils mangèrent ainsi dans une harmonie parfaite sans zones d'ombres ou de malaises. Inébranlable.
" -Faut y aller
-je sais
-t'inquiète pas tout se passera bien
-je ne m'inquiète pas pour ta sécurité, mais pour ce que vont t'annoncer les délégations
-on verra…
-la position du conseil n'est pas des plus simples à tenir, selon nos informateurs, il va être impossible de proposer une solution sans qu'elle soit rejetée par l'une ou l'autre des deux parties.
-alors on s'exilera sur Orb
-Je parle sérieusement
-mais moi aussi, nos vacances, on pourrait les passer chez Athrun ? ! Non ?
-hmmm
-je comprends ce que tu veux dire mais tant qu'on ne sera pas ce qu'ils vont proposer je préfère ne pas y penser. La journée ne se terminera pas sur cette réunion.
-En tout cas tout est prêt pour ta sécurité.
-Je doute qu'ils tentent quoi que ce soit sur notre sol
-mouais
-me cacherais-tu des informations ?
-non ce n'est pas ça, mais toi comme les autres avez votre tête de mise à prix par le blue cosmos et ces types sont suffisamment fous pour tenter quoi que ce soit n'importe quand, surtout quand une si belle occasion se produit, n'oublie pas que tu reçois les piliers du blue cosmos et qui ne veulent pas la paix.
-je vois que t'es paranoïaque pour deux, pas besoin que je m'y mettes aussi ! ! c'est pas mon jour ce matin."
Il se tourna alors vers l'autre homme, qui, d'une manière exaspérée, écarta ses mains et termina le nœud de sa cravate.
"-voilà t'es tout beau !
-merci. "
Il poussa ensuite un soupir comme pour se donner du courage. Soudain la porte d'entrée sonna. Enfin ce n'était pas tellement si soudain que cela, ses gardes du corps étaient comme toujours pile à l'heure. Cette habitude ; non plutôt cette coutume, rythmait leur vie, bien que tous les deux préféreraient qu'il y ait plus de fantaisies et moins de mouvements, soirée ou autre réglés comme une montre suisse. Tous les deux, anciens pilotes d'élite de ZAFT et entraînés à tous les types de mission, savaient pertinemment le risque et les atouts qu'il y avait à une telle synchronisation des habitudes.
C'est pourquoi malgré les protestations, son ami n'hésitait pas à planter là ses subordonnés pour déjouer d'éventuel attentat. Il aurait voulu cependant que ceci se fasse bien plus souvent, la sécurité l'obligeait. Il lui semblait que ses subordonnés ne l'entendaient pas ainsi, dans le sens où leur pauvre imagination ou plutôt l'intérêt « commun » qu'ils portaient à son protégé, ne leur faisait pas élaborer les pires scénarii : « que pourrait-il se passer à une personne si aimée et respectée à l'intérieur de notre propre pays, (nous si évolué) ? » se demandaient-ils sans doute.
Mais cela ne changeait rien à l'affaire, bien que ses subordonnées pensaient techniquement et théoriquement juste, la guerre contre les naturals, qu'il avait vécu de l'intérieur, contre eux et avec eux, lui avait appris qu'il ne fallait jamais se fier aux « théories » et autres vanités. Ils étaient aussi capables que les coordinators quand il s'agissait de haïr, détruire, aimer et mourir pour une cause ou une personne. Ils sont autant à estimer que n'importe quel coordinator de la deuxième génération.
La troisième montrant en plus des signes de communs, ne présageait rien de bon pour leur avenir. Peu de personne ne s'en souciait. C'était l'une des raisons pour lesquelles la paix était si importante. Dans peu de temps si personne ne continue les manipulations génétiques ou au contraire si tout le monde continue à croire en cette nouvelle « humanité », alors les rapports de force changeraient. Plant n'a tenu que parce qu'ils étaient les plus forts, physiquement, en santé et en intelligence. Leur très bas nombre comparé aux naturals, ne jouaient qu'en facteur de diminution des capacités.
L'équation était donc simple, moins d'être sur évolué et un rapport au nombre aussi faible conduiraient forcément à la capitulation, la destruction ou n'importe quelle autre catastrophe, sans avoir le temps de construire leur propre civilisation.
La paix si désirable le devenait encore plus aux yeux de nos deux hommes conscients des dangers. Le blue cosmos devait également s'en douter pour qu'il freine de cette manière les négociations. Le temps leur donnera la victoire. Il se foute du nombre de morts qu'il y a eu, ou qu'il y aura, ils sont dans une logique d'éradication totale, de victoire. Ils veulent gagner. Le problème est là.
8h - Départ de la résidence
" -Votre voiture est prête, monsieur, dit le portier
-C'est étrange, les autorités n'avaient pas prévu d'eau sur la colonie aujourd'hui ?
-Il paraît qu'il y a eu un incendie, monsieur
-hm, cette journée ne commence pas bien
-depuis quand tu te fies aux signes ?
-depuis que je reçois le blue cosmos aujourd'hui. "
8h15 - Sur le trajet
Les voitures stagnaient en direction de l'ascenseur central. Décidément tout allait de travers.
" -Shinzuka, où en est le problème ?
-C'est toujours pas réglé capitaine, les techniciens viennent seulement d'arriver.
-Que maintenant ? !
-oui monsieur
-Bon on sort de la voiture et on va en direction du port spatial pour rejoindre le bas de la colonie.
-Mais capitaine, ne serait-il pas plus prudent de rester dans la voiture ?
-lieutenant Shiho la voiture est coincée.
-On sort.
-Oui m'sieur. "
Dans la voiture de l'escorte, les conversations allaient bon train.
" -De toute façon ils n'en font qu'à leur tête. Que ce soit l'un ou l'autre en tant que capitaines ils ont la même logique de penser et la même façon de concevoir l'extérieur : appréhension du danger et tout, j'ai été sous le commandement des deux et je ne vois aucune différence, ce qui permet d'éviter les erreurs c'est que ce sont de très bons meneurs, qui s'occupent de leur subordonnés. Osa dire Shiho
-C'est normal, ils ont fait leur école militaire ensemble, en plus dans la même chambre, même classe, et ils ont fini dans la même unité et partenaire de combat, avec Klueze qui leur laissait le champs libre. C'est pas étonnant.
-Et en plus ils sont tous les deux des élites, donc s'il arrive quoi que ce soit ils sauront se défendre
-Notre boulot c'est de protéger, Evret, et non pas de laisser partir notre mission avec un seul homme, et peu importe s'ils sont censés être les meilleurs. Ils ont des faiblesses comme tout le monde !
-Shiho t'emballe pas, je te le dis le fait qu'ils se connaissent très bien est un atout
-je connais aussi bien que toi leur histoire Shinzuka, mais à la différence je crois fortement qu'ils soient ainsi si proches n'est qu'une gêne. Généralement on est interdit de mélanger les affaires personnelles avec les affaires professionnelles.
C'est parce qu'ils sont les héros nationaux qu'ils ont eu le droit à une dérogation et que tout le monde leur fait une confiance aveugle, et ne doute pas de leur capacité.-Parce que toi tu doutes d'eux ? Shiho ? !
-Attends de quoi tu parles Shiho ? questionna Shinzuka et Evret
-non ce n'est pas cela… Mais on est là pour garantir la sécurité et rien d'autre
-et à obéir aux ordres, ces types vivent ensemble c'est vrai mais c'est mieux d'être des amis que des ennemis comme partenaire, déclara Shinzuka.
-Si tu le dis… ainsi acheva la conversation Shiho. "
Lina 2005